Quarante-quatre ans passés aux quatre coins du monde, dans l’armée de l’immense empire espagnol, « sur lequel le soleil ne se couchait jamais ». Début à quatorze ans dans la mer Égée face à la puissance turque, fin de carrière au Sinaloa, face aux Indiens yaquis. Et une autobiographie inachevée – ignorée durant trois cents ans.
Telle est la vie d’Alonso de Contreras, guerrier indomptable et fascinant : une fresque picaresque où rien ne manque, ni les galions chargés de l’argent des Amériques, ni les corsaires à l’affût, ni les duels, ni les intrigues de cour, ni leur corollaire le poison, ni la terrifiante Inquisition…
La tragédie des morisques – les musulmans d’Espagne convertis de force, au siècle précédent, puis expulsés en 1610 – apparaît de loin en loin dans son récit, mais ce soldat toujours prêt à franchir les limites insinue qu’il pourrait en dire bien plus.
Alors, Yves Rouvière a entrepris de lui faire jeter le masque et reconnaître son rôle – paradoxal –, dans l’une des plus terribles déportations de l’histoire, largement occultée. Ce roman est donc l’aboutissement, à partir d’archives méconnues, d’une véritable enquête policière sur la face cachée d’une vie hors normes, scrutant indices, allusions, contradictions, voire lapsus d’un texte unique en son genre.
Et si Alonso de Contreras méritait mieux que son image de matamore du Siècle d’or…
Yves Rouvière, qui a passé dix ans à explorer le Discurso de mi vida d’Alonso de Contreras (1633), est né à Nîmes, devenu bastiais par amour, puis sétois d’adoption. Professeur de lettres, animateur de ciné-club, il avoue deux passions : le cinéma italien et la littérature hispanique, autant dire un fort tropisme méditerranéen.
Récit très vivant qui nous fait voyager dans le temps et dans le monde.
Alonso de Contreras, l’Espagnol de Malte, est un personnage hors du commun qui a connu le Siècle d’Or et à qui arrive une multitude d’aventures.
Yves Rouvière mène ici une véritable enquête policière pour combler « les blancs » de l’histoire de ce soldat espagnol. Le lecteur, pris au jeu, se laisse embarquer…
Bravo pour la mine de renseignements historiques contenue dans cet ouvrage, ainsi, on peut mesurer le rôle de l’inquisition dans la chasse aux morisques, on peut se rendre compte de l’étendue de l’empire espagnol à cette époque, etc
A bientôt pour le tome II